Soyouz | 14 avril 1968

Le 6ème lanceur Soyouz (11A511 n°Я15000-09) a décollé du pas de tir n°6 (17P32-6) de la zone n°31 du cosmodrome de Baïkonour le 14 avril 1968 à 10h00'00,137" GMT.

La charge utile était constituée du vaisseau spatial inhabité Cosmos 212, qui a été placé avec succès sur une orbite basse (210km x 239km x 51,7°) à H0+530,9" [5].

Cosmos 212

Il s'agit d'un vaisseau spatial Soyouz (11F615 n°8) lancé inhabité pour qualifier ses systèmes suite à l'accident de Soyouz-1. L'objectif principal de la mission sera de réaliser un rendez-vous avec un second vaisseau.

Après la mise sur orbite, les panneaux solaires et les différentes antennes se déploient correctement. L'orientation sur le Soleil est réalisée de façon nominale lors de l'orbite n°3. Une correction d'orbite est réalisée lors de l'orbite n°5 à l'aide du moteur SKD, et elle permet d'abaisser le périgée de 22km et de rehausser l'apogée de 6km. Lors des différentes manœuvres, deux des moteurs d'orientation DO présentent une performance inférieure à la normale, mais le lancement du second vaisseau est tout de même autorisé [5].

Celui-ci, baptisé Cosmos 213, aura le rôle passif et il décolle de Baïkonour le 15 avril 1968 à 09h34'17,1" GMT. Cosmos 212 s'approche sans incident de Cosmos 213, et l'amarrage est réalisé avec succès à 10h21'30" GMT. La consommation d'ergols lors des manœuvres d'approche a été normale [2], et la jonction est parfaitement réalisée [1], y compris les connexions électriques [3]. Les deux vaisseaux se séparent à 14h11 GMT.

Lors de l'orbite n°51, Cosmos 212 devait réaliser une correction d'orbite en utilisant ses capteurs infrarouge (IKV) et ses capteurs ioniques pour s'orienter, mais le moteur ne s'allume pas en raison d'une défaillance d'un circuit électronique dans le système d'orientation ionique [5].

Le vaisseau Cosmos 212 revient sur Terre le 19 avril 1968. La rentrée dans l'atmosphère et la descente sont réalisées de façon nominale mais, après l'atterrissage, les vents de 23m/s traînent le Compartiment de Descente (SA) sur près de 5km et l'endommagent fortement [2][4].

Bibliographie

[1] SYROMIATNIKOV, V., 100 Stories about Docking, Moscou, 2005, p. 282
[2] KAMANINE, N., Скрытый космос, Vol. 3
[3] LOPOTA, V., Первое десятилетие XXI века, p. 631
[4] MICHINE, V., Дневники, Vol. 2, pp. 131-132
[5] TCHERTOK, B., Ракеты и люди, Vol. 4, Moscou, 2013, pp. 143-167


Dernière mise à jour : 17 juillet 2022