Le lanceur Soyouz-U2 | 11A511U-2

Historique

A la fin des années 1970, les vaisseaux habités de classe Soyouz (11F615) sont placés sur orbite au moyen du lanceur Soyouz-U (11A511U). Leur masse maximale est de 6850kg.

L'entrée en service de la nouvelle génération du vaisseau, le Soyouz T (11F732), pose un problème de masse. L'un des principaux avantages du Soyouz T par rapport à la génération précédente est sa capacité à transporter un équipage de trois cosmonautes. Le prix à payer est une augmentation substantielle de la masse du vaisseau, qui passe à 7020kg.

Fig. 1 : Le vaisseau Soyouz T-14 amarré à la station Saliout-7.
Crédit : RKK Energuia.

Le lanceur Soyouz-U est capable de placer ce vaisseau en orbite basse, mais uniquement si la station orbitale visée évolue sur une orbite dont l'altitude est inférieure à 300km [1]. Si l'on préfère s'affranchir de cette contrainte sur l'orbite, il est possible de lancer le Soyouz T avec seulement deux cosmonautes.

En 1978, le TsSKB-Progress lance le développement d'une version améliorée, le Soyouz-U2 (11A511U-2), afin de s'affranchir de ces contraintes. L'idée est d'utiliser pour le moteur RD-118 du corps central (Bloc A) un carburant plus efficace que le kérosène, la sintine, qui autorise une augmentation de 275kg de la masse de la charge satellisable [3].

Quatre vols d'essais avec des satellites Zenit-6 (11F645) sont réalisés entre 1982 et 1984. En juillet 1984, Soyouz-U2 est utilisé pour la première fois pour un vol habité, Soyouz T-12.

Fig. 2 : Soyouz T-12 sur le pas de tir à Baïkonour. Il s'agit du premier Soyouz-U2 habité.
Crédit : Spacefacts.

A partir de là, Soyouz-U2 sera utilisé pour tous les vaisseaux Soyouz et Progress, et uniquement pour eux. Les lancements non reliés au programme de vols habités continuent d'utiliser la version Soyouz-U, à l'exception de trois satellites Orlets-1 (17F12) qui volent sur Soyouz-U2. En 1986, la nouvelle version du vaisseau Soyouz, appelée Soyouz TM, utilise encore le lanceur Soyouz-U2.

Au début des années 1990, toutefois, la situation économique de la Russie conduit à réaliser des économies. Ainsi, après le vol de Progress M-18 en mai 1993, tous les vaisseaux de ravitaillement sont transférés sur la version Soyouz-U « standard ». La version améliorée Soyouz-U2 ne sert dorénavant que pour les vols habités.

Fig. 3 : L'usine Salavatnefteorgsintez, à Salavat en Bachkirie.
Crédit : DR.

En 1994, l'usine PO Salavatnefteorgsintez, l'unique producteur au monde de sintine, stoppe définitivement sa production suite à des problèmes financiers insurmontables. Les réserves permettent à l'Agence Spatiale Russe, la RKA, de réaliser encore trois vols de Soyouz-U2. Le dernier est celui de Soyouz TM-22 en septembre 1995.

Description

Soyouz-U2 est un lanceur à trois étages :

- un 1er étage constitué des Blocs BVGD, dotés du moteur RD-117 (11D512),
- un 2ème étage, le Bloc A, doté d'un moteur RD-118 (11D511PF) fonctionnant à la sintine,
- un 3ème étage, le Bloc I, doté d'un moteur RD-0110 (11D55).

La partie haute est constituée de la charge utile est du Bloc d'Assemblage et de Protection (SZB). Le SZB comprend la coiffe et le compartiment de transfert, qui fait l'interface avec le Bloc I. Selon la charge utile, plusieurs types de SZB peuvent être utilisés.

A noter que sur Soyouz-U2, les quatre blocs latéraux sont recouverts à leur base d'une protection thermique plus performante que sur les autres versions du lanceur, étant donné que le moteur RD-108 a de meilleurs performances.


Voir la liste des lancements de Soyouz-U2.


Bibliographie

[1] SEMIONOV, Y., РКК "Энергия" им. С.П. Королева, Vol. 1, pp. 218-220
[2] BATOURINE, Y., Самарские ступени "Семерки", p. 125
[3] SEMIONOV, Y., РКК "Энергия" им. С.П. Королева, Vol. 2, p. 637


Dernière mise à jour : 15 octobre 2012