US-A | HistoireLes US-A (Upravlienie Spoutnik - Activnii, Satellite de Contrôle - Actif) sont des satellites voués à la surveillance radar des océans. Ils font partie du système de surveillance océanique MKRTs, qui possède aussi une composante dite passive d'écoute électronique (satellites US-P). C'est Vladimir TCHELOMEÏ (OKB-52) qui en 1960 a l'idée d'un tel système, qu'il propose de réaliser en coopération avec le KB-1 de RASPLETINE. Les satellites US (A et P) seraient conçus sur la base du Kosmoplan et seraient lancés depuis Baïkonour par le lanceur UR-200 (8K81), lui aussi construit par TCHELOMEÏ. Le 6 mars 1961, le décret n°420-1741 sur "l'approbation des travaux relatifs aux satellite US et au véhicule UR-200" donne le départ au projet. Il apparaît rapidement aux ingénieurs qu'embarquer un radar en orbite basse pose de très gros problèmes au niveau de la production d'énergie électrique, car c'est un appareil qui consomme énormément. Il est de plus nécessaire de le placer en orbite basse, à cause des limitations concernant sa portée. Mais il aurait besoin pour fonctionner d'énormes panneaux solaires, qui génèreraient beaucoup trop de frottements et réduiraient d'autant la durée de vie du satellite. Il est donc décidé qu'il sera équipé d'un réacteur nucléaire, et que ce sera l'OKB-300 qui le construira. En 1963, le projet est transféré au TMKB Soyouz. Parallèlement, les travaux sur le lanceur/missile UR-200 avancent bien, et le premier tir a lieu dès novembre 1963. Le 13 octobre 1964, Nikita KHROUCHTCHEV est limogé. Leonid BREZHNEV le remplace au Kremlin et remet à plat toute la politique spatiale soviétique. N'étant pas en très bons rapports avec TCHELOMEÏ, il lui retire le projet US, qu'il transfère à l'OKB-41 (filiale du KB-1) d'Anatoli SAVINE. Toute la documentation concernant le programme passe sous le contrôle de ce dernier. Les réformes ne s'arrêtent pas là : le 24 août 1965 un décret sonne le glas du programme UR-200. Le nouveau lanceur assigné au programme US est le Tsiklone-2 de Mikhaïl YANGUEL. En 1965 et 1966, deux satellites prototypes sont mis en orbite dans le cadre de la phase 1 du programme, qui consiste à tester les systèmes de stabilisation et d'orientation. En 1967 et 1968, deux nouveaux prototypes sont lancés, cette fois dans le cadre de la phase 2, qui consiste elle à tester le système de commande du satellite et le réseau terrestre. Aucun de ces quatre satellites n'est équipé de réacteur nucléaire. A ce moment là, le radar n'est toujours pas au point : c'est l'élément qui pose le plus de problème. En janvier 1969, un prototype est perdu au décollage suite à un dysfonctionnement du lanceur Tsiklone-2A. Le 30 avril 1969, la Commission Militaro-industrielle (VPK) décide sous l'impulsion du ministre Sergueï AFANASSIEV de transférer une nouvelle fois le projet, cette fois ci vers le KB Arsenal. De plus, en 1972, la conception du réacteur nucléaire passe sous la responsabilité de l'OKB-670. Là-bas, le moteur est dénommé Topaz (ou Topol). En 1970, la troisième phase de test commence. Sept satellites ont été lancés entre 1970 et 1974, dans le but de tester le réacteur Topaz. Au cours de cette phase un deuxième échec du lanceur Tsiklone détruit un US-A équipé du Topaz. Il s'agit du premier accident nucléaire pour la cosmonautique soviétique (les Américains avaient déjà connut quatre problèmes dans ce domaine). Le premier satellite US-A opérationnel est mis en orbite en avril 1975. En 1978 et 1983, deux incidents surviennent avec les satellites Cosmos 954 et Cosmos 1402. En 1987, deux US-A sont lancés dans le but de tester le nouveau réacteur Topaz-1 (Bouk). Son successeur, le Topaz-2 (Enisseï) n'a jamais volé. A plusieurs reprises, des US-A ont été lancés en couple (à quelques jours d'intervalles) Le programme est arrêté à la fin des années 1980. En tout, 37 satellites auront été lancés, dont 24 opérationnels. Les US-A ont permit à l'Union soviétique d'avoir une couverture radar permanente de l'ensemble des surfaces océaniques. |
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