Tsiklone | Les infrastructures de Baïkonour1. GénéralitésLes installations dédiées au lanceur Tsiklone-2 sont regroupées dans la zone 90, dans le nord-ouest de Baïkonour, non loin des installations Proton. Cette proximité s'explique par le fait que la zone 90 servait initialement au missile UR-200 de l'OKB-52. L'ensemble des systèmes et des bâtiments du programme Tsiklone est appelé 11P869E. La construction de la zone 90 a été réalisée au cours des années 1962 et 1963 par le KBTM de Vladimir SOLOVIOV. Neuf missiles UR-200 y ont été lancés entre 1963 et 1964. Fig. 2 : Décollage d'un missile UR-200 depuis la
zone 90. Ensuite, le programme UR-200 est abandonné, et en 1965 le KBTM commence les travaux pour réhabiliter la zone 90 afin qu'elle puisse accueillir les lanceurs Tsiklone de l'OKB-586. La particularité de ces lanceurs réside dans leur très haut niveau d'automatisation, qui permet d'augmenter la fiabilité de manière spectaculaire (un seul échec sur 105 tirs). De plus, les satellites qui doivent être mis en orbite par Tsiklone-2 sont extrêmement importants pour la Défense nationale, et ils doivent pouvoir être lancés avec un très court préavis. Il est donc décidé de reprendre un concept qui avait été mis au point pour l'UR-200. Le lanceur sera pré-assemblé longtemps à l'avance et sera installé avec sa charge utile sur un transporteur érecteur appelé TUA (Транспортно-Установочный Агрегат). Quand le moment du lancement sera venu, il suffira de lancer une procédure automatique qui permettra d'effectuer le tir très rapidement. Huit lanceurs Tsiklone-2A sont lancés de la zone 90 entre 1967 et 1969. Depuis 1969, elle est exclusivement réservée aux lanceurs Tsiklone-2. 2. Déroulement d'une campagne de lancementLes deux étages arrivent de Dniepropetrovsk par voie ferrée et sont déstockés dans le MIK-5. Après avoir subi un certain nombre d'essais ils sont assemblés à l'horizontale, et la partie haute (charge utile et coiffe) est ensuite installée. Au moyen de deux pont-roulants, le lanceur est alors posé sur un transporteur-érecteur (TUA), et c'est là que cessent toutes les opérations manuelles. A partir de ce moment, et jusqu'au lancement, toute la procédure est entièrement automatisée. Le transporteur-érecteur emmène le lanceur hors du MIK-5 jusqu'au pas de tir d'où doit avoir lieu le décollage. Le trajet suivi par le convoi n'est pas très clair. En effet, il sort du MIK en avant, comme on le voit sur la figure 4, mais il aborde le pas de tir par le nord en marche arrière. Fig. 4 : Un lanceur Tsiklone-2 sort du MIK-5. Les deux pas de tir sont rigoureusement identiques (Fig. 5). Le rail sur lequel avance le TUA aboutit sur une structure métallique sur lequel il se redresse, plaçant le lanceur à la verticale sur un socle en béton équipé de quatre supports d'attache. La structure métallique abrite un certain nombre de points de connexion pour les systèmes électrique et pneumatique. C'est aussi ici que les canalisations de remplissage sont automatiquement branchées. Le remplissage en ergols des réservoirs des deux étages de Tsiklone-2 est assuré par un système de gaz à très haute pression qui assure une grande fiabilité et un temps de remplissage très réduit. Le TUA est abaissé cinq secondes avant le décollage. 3. Les infrastructures pour les missilesEn plus de la zone 90, le cosmodrome de Baïkonour possède plusieurs zones qui ont été utilisées pour lancer les missiles R-16 et R-36. La zone n°41Elle abrite les deux pas de tir (n°3 et n°4) pour le missile R-16 (8K64). Un troisième pas de tir, le n°15, a été utilisé par le R-16, puis par les lanceurs légers Cosmos-1 (65S3) et Cosmos-3 (11K65). La zone n°42Elle abrite le MIK où sont préparés les missiles R-16 et R-36. La zone n°60Elle abrite trois silos (n°6, n°7 et n°8) pour le missile R-16U (8K64U). La zone n°67Elle comprend deux pas de tir (n°21 et n°22), pour le missile R-36 (8K67). Ils ont été construits entre août 1962 et septembre 1963. Ils ont ensuite été modifiés entre janvier et décembre 1965 pour pouvoir accueillir le R-36orb (8K69). Quatre lancements ont été réalisés jusqu'en mai 1966. Fig. 6 : Les restes du pas de tir n°21. Les silos pour le R-36orbAprès les quatre tirs inauguraux réalisés depuis la zone 67, les R-36orb ont été tirés depuis des silos. Dix-huit ont été construits, répartis en trois zones de six.
- l'objet 401A, constitué des zones 160, 161, 162, 163, 164 et 165, Ces dix-huit silos ont tous été détruits entre 1987 et 1988. |
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