Mir EO-4 | Historique

Aleksandr VOLKOV a été affecté au second équipage de réserve de la mission EO-2 au mois de mars 1986, avec Sergueï EMELIANOV comme ingénieur de bord. Un an plus tard, en mars 1987, les deux hommes constituent l'équipage de réserve de la mission EO-3. Mais en mai 1987, EMELIANOV rencontre des problèmes de santé et doit être remplacé par KALIERI.

Ensuite, en janvier 1988 VOLKOV et KALIERI sont affectés à l'équipage principal de la mission EO-4. Ils devront décoller fin 1988 à bord de Soyouz TM-7 et resteront environ six mois sur Mir, avant d'être relevés par l'équipage de Soyouz TM-8.

Le cosmonaute français Jean-Loup CHRETIEN les accompagnera lors du lancement, restera un mois sur Mir, effectuera une sortie dans l'Espace avec VOLKOV, puis rentrera sur Terre avec l'équipage sortant EO-3.

L'équipage de réserve, quant à lui, sera commandé par Aleksandr VIKTORENKO. Le poste d'ingénieur de bord sera occupé par Aleksandr SEREBROV, et la doublure du Français sera Michel TOGNINI.

Au cours de l'entraînement, Aleksandr KALIERI connaît des problèmes médicaux. Le 22 mars 1988 il est officiellement écarté de la mission et Sergueï KRIKALIOV est désigné pour le remplacer. Ce cosmonaute n'est jamais allé dans l'Espace et il ne s'est encore pas entraîné sur la station Mir car il était affecté au programme Bourane.

Il ne dispose donc que de quelques mois pour se préparer à la mission. Dans son ouvrage Sonate au clair de terre, Jean-Loup CHRETIEN décrira en ces termes la situation :

Outre Sacha VOLKOV, commandant de bord, j'étais avec l'ingénieur Sergueï [KRIKALIOV], un jeune homme de 30 ans, brillant, qui avait dû brûler les étapes pour prendre la place d'un collègue empêché au dernier moment.

Menant de front la fin de sa formation théorique et le début de l'entraînement en équipage, il allait vivre six mois d'un véritable enfer, cachant mal la fatigue qui le gagnait. Mais sa détermination et son intelligence le mèneront fort heureusement jusqu'au succès final, et c'est avec admiration - et soulagement - que nous suivrons la fin de son parcours.

Début novembre 1988, environ deux semaines avant le lancement, les cosmonautes quittent le TsPK pour se rendre en avion au cosmodrome de Baïkonour. Le 15 novembre, ils ont la chance d'assister au premier vol réussi de la navette Bourane.

Fig. 1 : CHRETIEN, VOLKOV et KRIKALIOV, l'équipage de Soyouz TM-7.
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Le Président français François MITTERRAND va effectuer un séjour à Moscou pour rencontrer Mikhaïl GORBATCHEV, et le lancement est reporté de cinq jours pour lui permettre d'y assister : Soyouz TM-7 partira donc le 26 novembre.