Les satellites TNS

1. Historique

Les nanosatellites TNS (Технологический Наноспутник) sont des démonstrateurs technologiques développés par l'entreprise russe RKS (anciennement RNII KP). Ils existent en deux versions : TNS-0 et TNS-1.

Fig. 1.1 : Le logo des nanosatellites TNS.
Crédit : RKS.

Un premier exemplaire, TNS-0 n°1, a été largué de la Station Spatiale Internationale (MKS) le 28 mars 2005, et le second exemplaire le 17 août 2017. La version TNS-1 n'a pas encore volé.

2. Les nanosatellites TNS-0

2.1. Le nanosatellite TNS-0 n°1

Il a la forme d'un cylindre de 170mm de diamètre et de 315mmm de longueur, pour une masse totale de 4,5kg [1]. Il doit permettre de tester un total de dix nouveaux systèmes et instruments, développés par RKS [2].

L'objectif principal est de démontrer la faisabilité de contrôler un satellite en passant par le réseau de téléphonie mobile Globalstar. Il est pour cela équipé d'un modem compatible avec les satellites Globalstar, à travers duquel un opérateur au sol pourra envoyer des commandes depuis son téléphone.

Fig. 2.1.1 : Maquette du satellite TNS-0 n°1.
Salons MAKS-2005 et MAKS-2015. Crédit : Nicolas PILLET.

Le second objectif du nanosatellite est de tester la possibilité d'envoyer de la télémesure au sol en utilisant une balise du système de secours COSPAS-SARSAT. Il est par ailleurs équipé de plusieurs capteurs expérimentaux (capteurs solaires et capteurs d'horizon) [2].

Le TNS-0 n°1 est alimenté par une batterie au lithium de 10A.h [3]. Il permet également à RKS de tester pour la première fois son nouveau système électronique IBIS (Интегрированная Бортовая информационная система).

Fig. 2.1.2 : Le TNS-0 n°1 à bord de la station, en 2005.
Crédit : NASA.

TNS-0 n°1 a été lancé le 28 février 2005 à bord du vaisseau Progress M-52, et il a été largué par le cosmonaute Salizhan CHARIPOV lors de la sortie du 28 mars 2005. Il est rentré dans l'atmosphère le 30 août 2005.

Fig. 2.1.3 : Ecorché de TNS-0 n°1.
Crédit : RKS.

Fig. 2.1.4 : Salizhan CHARIPOV s'apprête à larguer TNS-0 n°1, le 28 mars 2005.
Crédit : RKS.

L'orientation du satellite est assurée de manière passive par un système aimanté.

Fig. 2.1.5 : L'intérieur de TNS-0 n°1.
Crédit : DR.

2.2. Le nanosatellite TNS-0 n°2

Le nanosatellite TNS-0 n°2 est construit sur la base d'une plate-forme de 4kg, ce qui inclut le système de transmission, le système d'orientation et les cellules photovoltaïques. Il a une masse totale de 4,8kg, une longueur de 65cm et un diamètre de 20cm.

Fig. 2.2.1 : Schéma de TNS-0 n°2.
Crédit : RKS.

Il permet de tester un boîtier de navigation basé sur le signal GLONASS, un capteur solaire, un calculateur et un système d'alimentation. Un autre de ses objectifs est de poursuivre les investigations concernant l'utilisation du réseau Globalstar pour contrôler un satellite. Un canal de communication redondant en VHF (430MHz) est par ailleurs utilisé.

Fig. 2.2.2 : Maquette de TNS-0 n°2.
Salon MAKS-2015. Crédit : Nicolas PILLET.

Contrairement à TNS-0 n°1, il n'est pas alimenté par une batterie mais par des cellules photovoltaïques, ce qui augmente la durée de vie.

Fig. 2.2.3 : Le nanosatellite de TNS-0 n°2.
Crédit : RKS.

Le nanosatellite TNS-0 n°2 a été lancé à bord du vaisseau Progress MS-06 le 14 juin 2017, et il a été largué le 17 août 2017.

3. Les nanosatellite TNS-1

RKS a débuté le projet de nanosatellite TNS-1 depuis le début des années 2000, mais aucun exemplaire n'a encore été lancé. L'objectif du TNS-1 est de tester des technologies qui permettront de transmettre les données d'un satellite d'observation de la Terre à une station sol dont l'antenne ne dépasse pas 2,6m [3].

Fig. 3.1 : Maquette du satellite TNS-1.
Salon MAKS-2005. Crédit : Nicolas PILLET.

Sensiblement plus lourd que les TNS-0, il a une masse de 10kg. Il doit être placé sur une orbite héliosynchrone à 650km d'altitude, ce qui exclut son largage depuis la Station Spatiale Internationale. Ses cellules photovoltaïques fournissent jusqu'à 24W, et ses caméras ont une résolution de 100m, pour une fauchée de 290km. Ses transmetteurs émettent à 1,7GHz et consomment 5W [3].

Fig. 3.2 : Maquette du satellite TNS-1.
Salon MAKS-2015. Crédit : Nicolas PILLET.

Bibliographie

[1] OURLITCHITCH, Y., Технико-исторический музей, Moscou, 2011
[2] TIOULINE, A., История создания и развития АО "РКС", Ekaterinbourg, 2015
[3] Brochure du RNII KP distribuée au MAKS-2005


Dernière mise à jour : 23 août 2017