Les satellites GorizontLes Gorizont étaient des satellites de télécommunications géostationnaires soviétiques. Le dernier exemplaire a été lancé en 2000. 1. HistoriqueAu début des années 1970, l'Union soviétique a commencé à envoyer des satellites de télécommunications sur orbite géostationnaire, les Radouga (11F638). Ils sont construits sur la base de plate-formes KAUR-3 par la NPO PM, basée en Sibérie. En 1975 la NPO PM lance le développement d'une nouvelle génération de satellites de télécommunications géostationnaires : les Gorizont (11F662). Comme leurs prédécesseurs Radouga, ils seront envoyés sur orbite par des lanceurs lourds Proton-K équipés d'étages supérieurs Bloc DM. C'est le Ministère des Communications qui sera le propriétaire des satellites. Le premier exemplaire est lancé le 19 décembre 1978, mais il rencontre des problèmes techniques et n'entrera jamais en service. Il faut le remplacer rapidement, car c'est lui qui devait assurer la retransmission des Jeux Olympiques de Moscou, à l'été 1980. Trois nouveaux satellites sont donc lancés en 1979 et 1980, et le système entre en service juste avant l'ouverture des JO. Ensuite, l'Union soviétique lance deux ou trois Gorizont chaque année afin de maintenir le réseau de télécommunications en service. Ce sont ces satellites qui assurent la liaison directe entre le Kremlin et la Maison Blanche. En 1992, la période soviétique a fait son temps, et c'est l'économie de marché qui lui succède dans la toute nouvelle Fédération de Russie. Le 20 juillet 1993, un consortium russe baptisé Informcosmos signe un contrat de 130M$ avec Rimsat pour la location de trois satellites Gorizont. Rimsat est une société américaine offshore enregistrée dans la Fédération de Saint-Christophe-et-Niévès, un paradis fiscal situé dans les Antilles. Elle a été créée principalement pour exploiter des positions orbitales (autour de 130°E) que possèdent les îles Tonga, dans le Pacifique. C'est ainsi qu'en 1993, Gorizont 17 devient « Tongastar 1 ». Ce vieux satellite est déplacé au-dessus des îles Tonga, d'où il commence à émettre en septembre 1993. Ensuite, deux nouveaux satellites - Gorizont 29 et 30 - sont lancés spécifiquement pour les besoins de Rimsat et sont baptisés Rimsat 1 et 2. Mais Rimsat rencontre d'importantes difficultés financières, et trois ans après la signature du contrat elle n'a toujours payé que 20% de la somme qu'elle doit à Informcosmos. En septembre 1995, las de ne pas être payés, les Russes prennent tout bonnement la décision de déplacer les deux satellites (Gorizont 17 a cessé d'émettre), rompant ainsi le contrat avec Rimsat. A partir de 1994, les satellites Ekspress commencent à assurer le service, et les Gorizont ne sont plus utiles. Le dernier exemplaire ne devait même pas être lancé, mais un satellite Ekspress a été perdu au lancement en octobre 1999, et la position orbitale à 145°E allait être perdue. Il a donc été décidé dans l'urgence de lancer le dernier Gorizont afin de la conserver. 2. Descriptif techniqueLes satellites Gorizont ont une masse de 2120kg et des dimensions 5,45 x 3,3 x 9,46m. Ils ont une durée de vie en orbite de trois à cinq ans, et leurs panneaux solaires peuvent générer une puissance de 1280W. Ils sont basés sur la plate-forme KAUR-3. Ils sont équipés de six répéteurs en bande C, un en bande Ku et un en bande L, tous fournis par le RNII KP. Les moteurs de maintien à poste sont fournis, quant à eux, par l'OKB Fakel. Onze positions orbitales ont été réservées aux Gorizont : 11°O, 14°O, 40°E, 53°E, 80°E, 90°E, 96,5°E, 103°E, 140°E, 145°E et 161°E. Les Gorizont ont un système de refroidissement à caloducs (« heat pipes ») développé par la NPO PM. En 1989, 1991 et 1992, trois Gorizont volent avec un système de refroidissement amélioré, utilisant du fréon comme liquide de refroidissement. Malheureusement, aucune de ces trois expériences ne donne des résultats positifs. ![]() Fig. 2.2 : Le système de refroidissement testé en 1989, 1991 et 1992. ![]() ![]() ![]() Fig. 2.6 : Le transpondeur Potok des satellites Gorizont, développé par le RNII KP. Liste des lancements
Bibliographie- Le site d'ISS
Rechetniov Dernière mise à jour : 5 mai 2017 |
|