Les Forces Spatiales

1. La genèse

Etant donné le contexte de Guerre Froide dans lequel il est né, le programme spatial soviétique a toujours été intimement lié à l'Armée Rouge. Ainsi, le cosmodrome de Baïkonour est placé sous la responsabilité des militaires dès sa création en 1955, tout comme le seront deux ans plus tard le cosmodrome de Plesetsk et le Centre de Commande et de Mesures.

Bien que présentée comme pacifique, la mise en orbite du premier satellite artificiel de la Terre, en 1957, est menée à bien par les militaires.

Fig. 2 : Le premier satellite artificiel de la Terre.
Crédit : DR.

Au sein de l'Armée Rouge, la gestion des affaires spatiales est confiée à l'Artillerie, qui a déjà la responsabilité des missiles.

Mais le temps passe, les exploits se multiplient, et un autre acteur prend une place de plus en plus importante : les Forces aériennes (VVS). Le Premier Secrétaire du Parti communiste, Nikita KHROUCHTCHEV, décide de mettre de l'ordre dans cette organisation chaotique et crée en décembre 1959 les Forces de Missiles Stratégiques, ou RVSN.

Fig. 3 : Les missiles balistiques, ici le R-7, sont dorénavant sous la responsabilité des RVSN.
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Cette nouvelle entité aura la responsabilité de tous les missiles intercontinentaux de l'Union soviétique et dépendra directement du Ministère de la Défense. Moscou choisit donc une voie très différente de celle prise par les Américains, qui ont placé tous leurs missiles sous la houlette de l'US Air Force.

Les RVSN sont placées sous le commandement du Maréchal d'Artillerie Mitrofann NEDELINE. Quelques mois après leur création, en septembre 1960, elles absorbent un autre organisme militaire, la Direction Principale des Forces de Fusées, ou GURVO (Главное управление ракетным вооружением).

C'est le lieutenant-général Anatoli Ivanovitch SEMIONOV qui prend le commandement du GURVO. Son premier adjoint est le lieutenant-général Aleksandr Grigorievitch MRYKINE.

Fig. 4 : Le général Anatoli SEMIONOV, commandant du GURVO,
et le général Aleksandr MRYKINE, Premier adjoint de SEMIONOV.
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Le GURVO est organisé en plusieurs Directions qui se répartissent les tâches à accomplir. La Troisième Direction est celle qui hérite de la partie spatiale et devra gérer les lanceurs, les satellites et les infrastructures. A sa tête est placé un homme qui deviendra l'un des plus importants acteurs du programme spatial soviétique : le général Kerim KERIMOV. Celui-ci se souvient de son affectation dans l'ouvrage Un général top secret :

Je suis allé à Moscou et j'ai informé le commandant du GURVO A.I. SEMIONOV du succès de l'usine (Progress) et de notre recette militaire. En guise de réponse, il m'a proposé de prendre le poste de commandant de la Direction des affaires spatiales.

Pour moi une telle proposition était tout à fait surprenante. J'ai même commencé à objecter que j'étais mal préparé à cette thématique. Assis dans le bureau, le général BELOTELOV, l'adjoint de SEMIONOV, a remarqué que quand on se voit proposer de l'avancement, on doit accepter.

Fig. 6 : Le général Kerim Alievitch KERIMOV.
Commandant de la Troisième Direction du GURVO en 1960.
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Un peu plus d'un mois après cette rencontre, le 24 octobre 1960, le Maréchal NEDELINE trouve la mort dans la plus grande catastrophe de l'Histoire de l'Espace quand un missile R-16 explose sur son pas de tir, tuant quatre-vingt douze personnes. Après cet accident, c'est le Maréchal Kirill MOSKALENKO qui prend la tête des RVSN.

Six mois plus tard, en avril 1961, l'Union soviétique se couvre de gloire en envoyant dans l'Espace le tout premier cosmonaute de l'Histoire, Youri GAGARINE. Suite à cette mission, il apparaît nécessaire de trouver un nom pour le cosmodrome d'où le décollage a eu lieu, et c'est le général KERIMOV qui, avec l'aide de l'un de ses subordonnés, le colonel A.A. MAKSIMOV, a l'idée de « Baïkonour ».

2. Remaniements

Malgré l'apparente euphorie créée par le succès du vol de GAGARINE, le climat en coulisses reste très tendu. A l'origine du malaise : l'éternelle dispute entre les Forces aériennes et les Forces de Missiles Stratégiques (RVSN) sur le partage des responsabilités dans le domaine du spatial.

Au mois d'avril 1962, le maréchal BIRIOUZOV devient le nouveau commandant des RVSN. Mais il ne reste pas longtemps à ce poste, car il est nommé Chef d'Etat-major des Forces armées soviétiques seulement onze mois plus tard, en mars 1963. Le Maréchal KRYLOV le remplace à la tête des RVSN.

Fig. 7 : Le maréchal Sergueï BIRIOUZOV, Commandant des RVSN en 1962, et le maréchal Nikolaï KRYLOV, commandant des RVSN en 1963.
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Quelques jours après sa nomination à l'Etat-major, le 28 mars 1963, BIRIOUZOV ordonne la formation d'une Commission chargée de réfléchir à la répartition des pouvoirs en matière spatiale. Sur les huit membres, un seul appartient aux VVS, le Maréchal VERCHININE, et les sept autres sont issus des RVSN, tout comme BIRIOUZOV lui-même.

Dès la formation de la Commission, VERCHININE propose de confier la responsabilité du programme spatial aux VVS, et les autres membres s'empressent de refuser. Sergueï KOROLIOV, le patron de l'OKB-1, soutient fermement les Forces aériennes car, contrairement aux RVSN, elles s'intéressent aux grands projets de vols habités. Les discussions durent plusieurs mois et, en décembre 1963, BIRIOUZOV décide de créer une agence regroupant toutes les entités militaires ayant des activités liées au spatial.

Cette idée ne fait que déplacer le problème : la nouvelle entité doit-elle dépendre des VVS, des RVSN, ou encore être indépendante et placée directement sous le contrôle du Ministère de la Défense ? Apparemment, BIRIOUZOV serait favorable à un contrôle par les VVS.

En 1964, la situation politique en URSS change radicalement quand, le 14 octobre, Nikita KHROUCHTCHEV est limogé et remplacé par Leonid BREZHNEV. Cinq jours plus tard, BIRIOUZOV trouve la mort dans un accident d'avion près de Belgrade, en Yougoslavie. Il est remplacé par le maréchal Matvieï ZAKHAROV.

La disparition du Chef d'Etat-major pro-VVS ouvre la voie à ses opposants pour placer la nouvelle organisation sous le contrôle des RVSN.

L'acte de naissance de la Direction Centrale des Moyens Spatiaux, ou TsUKOS (Центральное управление Космических Средств), est signé le 6 novembre 1964. Sans surprise, c'est le général Kerim KERIMOV, jusque là commandant de la Direction des affaires spatiales du GURVO, qui est placé à sa tête. D'ailleurs, le TsUKOS reprend beaucoup des moyens et des personnels affectés précédemment à cette Direction. Les adjoints de KERIMOV sont V.I. CHTCHEOULOV, A.A. MAKSIMOV et A.G. KARASS.

Fig. 9 : Organigramme présentant la place du TsUKOS dans la hiérarchie soviétique.
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A part deux activités qui restent sous le contrôle des VVS (l'entraînement des cosmonautes et la récupération des capsules), les RVSN ont donc réussi à s'accaparer le contrôle quasi-total des activités spatiales, et cela constitue un sérieux revers pour les ambitions de KOROLIOV.

Moins d'un an après sa formation, en 1965, le TsUKOS change de direction. En effet, Kerim KERIMOV est appelé vers d'autres fonctions et est remplacé par son adjoint : le général KARASS.

Fig. 10 : Le général Andreï Grigorievitch KARASS.
Commandant du TsUKOS en 1965.
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Au cours des années suivantes, le TsUKOS s'étoffe de plusieurs branches qui vont lui donner une importance grandissante. Ainsi, le 17 mars 1966, un lanceur Vostok-2 (8A92) décolle du nouveau cosmodrome de Plesetsk, placé entièrement sous la responsabilité du TsUKOS. L'année suivante, deux nouvelles directions sont créées la PRO et la PKO. La première a la charge de la défense anti-missile et la seconde est responsable de la « défense anti-spatiale », c'est-à-dire des satellites destinés à neutraliser d'autre satellites.

3. Entre émancipation et dépendance

En 1970, des voix s'élèvent au sein des Forces armées pour dénoncer le monopole des Forces de Fusées Stratégiques sur les activités spatiales. Les Forces aériennes, notamment, plaident pour placer le TsUKOS sous le contrôle direct du Ministère de la Défense, afin de ne pas faire de jaloux.

Il semblerait que même le maréchal KRYLOV, commandant des RVSN, soit favorable à cette idée. Cependant, les choses n'avancent pas. Andreï KARASS, le chef du TsUKOS, propose de laisser son service sous la houlette des RVSN pendant encore deux ou trois ans, le temps de mener une grande réflexion et de prendre une décision.

En attendant, la tâche du TsUKOS est énorme. Observation de la Terre, télécommunications, alerte avancée, météorologie et topologie sont autant de secteurs dont il a la responsabilité, et il apparaît rapidement qu'il ne dispose pas de l'organisation adaptée. Ses responsables s'accordent à dire qu'une plus grande centralisation est devenue nécessaire et, le 19 mars 1970, le TsUKOS est réorganisé pour devenir la Direction Principale des Moyens Spatiaux, ou GUKOS (Главное управление Космических Средств), mais il reste dépendant des RVSN.

En février 1971, une nouvelle composante entre en action : il s'agit du Système de Prévention d'Attaque de Missiles, ou SPRN. Il donne un rôle encore plus prépondérant au GUKOS en lui offrant la possibilité de détecter tout lancement de missile balistique sur la planète. L'année suivante, les RVSN changent de commandant quand KRYLOV est remplacé par TOLOUBKO.

Fig. 11 : Le général Vladimir Fiodorovitch TOLOUBKO.
Commandant des RVSN en 1972.
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L'année 1975 voit l'entrée en service du Système de Contrôle de l'Espace, ou SKKP. Ce dispositif permet de surveiller tout objet volant en orbite terrestre à une altitude maximale de 40000km. Ensuite, en 1978, la Région de Moscou est équipée du premier bouclier anti-missile du monde.

En 1979, Andreï KARASS est remplacé à la tête du GUKOS par Aleksandr MAKSIMOV, que l'on a déjà mentionné et qui est entre-temps devenu général.

Fig. 12 : Le général Aleksandr Aleksandrovitch MAKSIMOV.
Commandant du GUKOS en 1979.
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L'événement fondateur des Forces Spatiales telles qu'on les connaît aujourd'hui intervient en 1982, quand le Ministère de la Défense décide enfin de donner son indépendance au GUKOS. MAKSIMOV reste à sa tête, mais il dépend dorénavant directement du Ministère, et n'a plus d'ordre à recevoir des RVSN.

Dans le même temps, la PRO et la PKO deviennent elles aussi indépendantes des RVSN et sont regroupées dans une structure appelée Défense Missile et Espace (RKO).

Le 24 avril 1986, le GUKOS devient la Direction du Commandement des Moyens Spatiaux, ou UNKS (Управление Начальника Космических Средств). Trois ans plus tard, le général IVANOV en prend le commandement.

Fig. 13 : Le général Vladimir Leontievitch IVANOV.
Commandant de l'UNKS en 1989.
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Puis c'est l'effondrement du régime communiste. Le 25 décembre 1991, L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques n'existe plus, et c'est un nouveau pays, la Fédération de Russie, qui hérite de l'UNKS.

4. Les VKS

Au cours du mois de février 1992, une grande conférence se tient à Moscou afin de définir la nouvelle politique de la Russie en matière d'Espace. Le Président Boris ELTSINE décide alors de créer l'agence spatiale RKA qui aura la responsabilité de toutes les activités spatiales civiles.

Quelques mois plus tard, en juillet, ELTSINE demande la création d'une seconde entité, militaire celle fois. C'est ainsi qu'en août 1992 naissent les Forces Militaires Spatiales, ou VKS (Военно-космические силы).

Fig. 14 : Insigne des Forces Militaires Spatiales.
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Elles reprennent beaucoup de la structure de l'UNKS et le général Vladimir IVANOV en conserve le commandement. Des accords sont signés avec les ex-Républiques soviétiques concernant la mise à disposition des moyens situés en dehors du territoire russe.

Ainsi, les VKS possèdent les cosmodromes de Baïkonour et de Plesetsk, le TsNII-50, l'Académie Mozhaïski et l'intégralité des satellites russes en orbite autour de la Terre. Ces derniers constituent le « groupement orbital ».

Mais les temps sont extrêmement durs en Russie, et la crise économique n'épargne pas l'armée, loin de là. Les VKS n'obtiennent pour 1995 que la moitié du budget qu'elles ont demandé. Début 1996, elles comptent 12000 hommes répartis sur leurs différents sites. Le personnel des stations de poursuite est diminué de 12% et le nombre de lancements annuel de 25%. Pour cette année 1996, seuls 8% du budget de recherche et développement ont été effectivement reçus. De même, 6% du budget de construction et 20% du budget d'équipement ont été réellement versés.

C'est justement en 1996 qu'a lieu la deuxième élection présidentielle de l'Histoire de la Fédération de Russie. Le Président Boris ELTSINE est candidat à sa propre succession et obtient 35,3% des suffrages au premier tour, suivi de peu (32%) par le communiste ZIOUGANOV.

Pour remporter la victoire, il doit s'allier avec le troisième candidat, le général Aleksandr LEBED. Afin de sceller son alliance avec ce dernier, il le nomme au poste de Secrétaire du Conseil de Sécurité. Cette stratégie s'avérera être la bonne, et ELTSINE conserve sa place au Kremlin.

Fig. 15 : Aleksandr LEBED et Boris ELTSINE.
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Mais LEBED a sa propre idée des réformes à mener au sein des Forces armées et il s'arrange pour faire renvoyer le Ministre de la Défense Pavel GRATCHIOV avec lequel il ne s'entend pas du tout.

Le remplaçant de GRATCHIOV est le général Igor RODIONOV. Peu de temps après son arrivée au Ministère, il élabore un plan décennal de réforme de l'armée visant à en réduire la taille. Des rumeurs commencent à se faire entendre selon lesquelles les VKS pourraient être intégrées aux RVSN, revenant ainsi à la situation d'avant 1982.

Ces bruits de couloirs s'amplifient grandement quand, le 2 octobre 1996, le général IVANOV est renvoyé de son poste de commandant des VKS et qu'il n'est pas remplacé.

Et effectivement, en 1997, les Forces Militaires Spatiales sont intégrées aux Forces de Fusées Stratégiques. La raison officielle de cette décision est d'augmenter l'efficacité des troupes en les plaçant sous un commandement centralisé, mais il est évident que la motivation réelle est avant tout économique.

5. Création des Forces Spatiales

Economiquement parlant, la Russie touche le fond en 1998 lors de la plus grave crise économique des temps modernes. Puis, peu à peu, la situation s'améliore. Du côté des RVSN, il apparaît clairement que l'intégration des VKS fut une erreur (de nos jours, même l'historiographie officielle l'admet).

En décembre 1999, le Président ELTSINE cède sa place à son Premier Ministre, Vladimir POUTINE. Une nouvelle page s'annonce dans l'évolution des Forces armées russes, et dans celle des Forces Spatiales en particulier.

Fig. 16 : Le Président Vladimir Vladimirovitch POUTINE.
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Au vu des résultats extrêmement négatifs de la décision de 1997, le nouveau Gouvernement prend les devants et décide de redonner son indépendance aux VKS. Le Président POUTINE signe le décret donnant naissance aux Forces Spatiales, ou KV (Космические Войска) le 24 mars 2001.

Le 28 mars 2001, le colonel-général Anatoli PERMINOV s'en voit confier le commandement. Les Forces Spatiales entrent officiellement en activité le 1er juin 2001. Le Chef de l'Etat-major est le lieutenant général Vladimir POPOVKINE, et son adjoint est le major-général Aleksandr KRASNIKOV. Le quartier général se situe à Moscou.

Fig. 17 : L'insigne des Forces Spatiales.
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Les Forces Spatiales ont des responsabilités très larges. Elles sont composées :

- des cosmodromes de Plesetsk, de Baïkonour et de Svobodni
- du GITsIU KS Hermann Titov de Golitsyno-2
- de l'Académie Mozhaïski, de l'Institut de Radioélectronique, de l'Académie Pierre le Grand
- de la Défense Missile Espace (RKO), qui inclut le SPRN, le SKKP et la PRO.

Fig. 18 : Organisation des Forces Spatiales.

Fig. 19 : Le général Anatoli PERMINOV.
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6. Une gestion efficace

En mars 2004, le général PERMINOV est nommé à la tête de l'agence spatiale civile Roscosmos. Sa place à la tête des Forces Spatiales est prise par le général Vladimir POPOVKINE, tandis que le général KRASNIKOV devient chef d'Etat-major et premier adjoint de POPOVKINE.

Fig. 20 : Le général Vladimir Aleksandrovitch POPOVKINE.
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Le 30 avril 2004, le Ministère de la Défense dote les Forces Spatiales d'un drapeau, confirmant ainsi leur statut d'arme à part entière. De plus, elles prennent part au défilé militaire du 9 mai 2004, sur la Place Rouge.

Fig. 21 : Le drapeau des Forces Spatiales, et les troupes lors du défilé du 9 mai 2004.
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Le 26 décembre 2004, un incendie se déclare au quartier général des Forces Spatiales, à Moscou. Le personnel est contraint d'évacuer temporairement les lieux, mais aucun blessé n'est à déplorer.

En 2005, il est décidé de retirer progressivement les Forces Spatiales du cosmodrome de Baïkonour, qui va passer intégralement sous contrôle civil. Ce sont ainsi 3000 personnels qui sont évacués, et en 2007 la base est transférée sous le contrôle de l'Agence Spatiale Fédérale (Roscosmos).

7. Réorganisation

En juin 2008, le général POPOVKINE quitte les Forces Spatiales, et c'est le général Oleg OSTAPIENKO, l'ancien commandant du cosmodrome de Plesetsk, qui le remplace.

Fig. 23 : Le général Oleg OSTAPIENKO.
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Le Président Dmitri MEDVEDEV envisage de rassembler dans un seul et même corps d'armée la défense aérienne et les Forces Spatiales. C'est chose faite avec le décret n°1477 du 8 novembre 2011, qui crée la Défense de l'Air et de l'Espace, ou VKO (Войска воздушно-космической обороны).

La VKO est formée sur la base des Forces Spatiales, et le général OSTAPIENKO reste aux commandes. Elle regroupe quatre grandes entités :

- le commandement spatial (qui regroupe le SPRN, le SKKP et le GIKTs),
- le commandement de la défense aérienne et antimissiles,
- le cosmodrome de Plesetsk,
- l'arsenal de Tambov.

Le 9 novembre 2012, sur ordre du décret n°1507 du Président POUTINE, le général OSTAPIENKO quitte le commandement des VKO pour devenir adjoint du Ministre de la Défense. Il n'est remplacé que le 24 décembre 2012, quand le décret n°1674 nomme le major-général Aleksandr GOLOVKO à la tête des VKO.

Fig. 24 : Le major-général Aleksandr Valentinovitch GOLOVKO.
Crédit : Ministère de la Défense.

8. Fusion avec les Forces aériennes

Le 1er août 2015, le Président Vladimir POUTINE signe le décret n°394 qui unifie la Défense de l'Air et de l'Espace (VKO) et les Forces aériennes (VVS) en une seule organisation, les Forces aérospatiales (VKS). Le colonel-général Viktor BONDAREV, qui commandait les Forces aériennes, devient Chef d'Etat-major des VKS.

Fig. 8.1 : Emblème des Forces aérospatiales.
Crédit : Ministère de la Défense.

Au sein des VKS, l'Espace est géré par les Forces spatiales, dirigées par le général GOLOVKO, qui est à ce titre l'adjoint de BONDAREV.